Natura 2000 : les ânes à la rescousse d’un écosystème fragile

Sur les pentes de la Montagne Noire, toutes les parcelles difficilement mécanisables ont été laissées peu à peu à l'abandon. Certaines ont été pâturées jusqu'à une dizaine d'années mais les difficultés de l'agriculture ont entrainé l'abandon de nombreux exploitants.

 

Les repreneurs éventuels ont simplement cultivés ou fauché les terres « faciles ». Ces anciennes prairies ont pourtant un intérêt écologique majeur. La plupart sont situées sur des « pelouses sèches », c'est-à-dire qu'elles présentent des collections d'espèces assez rares, orchidées, graminées, légumineuses qui ne peuvent pousser que dans le cadre d'un maintien des pratiques de pâture et des espaces ouverts. Avec ces plantes spécifiques, ce sont bien souvent aussi, des espèces animales spécifiques (Papillon Azuré du serpolet par exemple) qui ne trouvent plus de milieu de vie. Ces zones sensibles, d'intérêt écologique majeur, sont répertoriées dans les Zones Natura 2000.

L'autre intérêt de ces parcelles, totalement embroussaillées à ce jour, est d'offrir un espace de nature et de pratique d'activités sportives au public. En ouvrant à nouveau ces espaces grâce au pâturage des ânes, sous le pilotage scientifique d'un naturaliste et des techniciens de l'Atasea, nous trouvons une ressources fourragère intéressantes pour nos animaux et nous rendons un service au paysage et à la collectivité !

 

La conduite des ces parcelles embroussaillées demande de nombreuses pratiques.

 

  • L'aménagement des points d'eau : les batraciens paient un lourd tribu à la pollution des milieux et les populations de grnouilles, crapauds, tritons palmés, salamandres sont en trés nette régression. Nous avons aménagé les points d'eau des pâtures pour que les ânes puissentr boire en abreuvoir sans piétiner les "pesquiers", permettant ainsi le déroulement paisible des cycles de reproduction des animaux de l'eau
  • La division en quartier : pour favoriser le contrôle des ligneux (pruneliers, genets, ajoncs...) nous avons divisé l'espace en quatre  "quartiers" pour exercer une pression de pâturage suffisante durant la pousse de végétation. En hiver, la ressource fourragère étant limitée, les ânes accèdent à tout le territoire
  • Un broyage complémentaire : lorsque les ânes ont suffisament pâturé et éclairci une zone, et dans la mesure où la pente n'est pas démesurée (enfin, c'est limite parfois !) un entretien mécanique par broyage est assuré en complément.
  • Une surveillance des stades de la végétation et de l'état des animaux : un des parc contient des orchidées qu'il faut protéger durant la floraison, l'autre est beaucoup plus sec et doit être paturé assez tôt, le point d'eau du troisième peut sêcher en fin d'été... l'ensemble demande des visites régulières pour ajuster la pâture !